samedi 1 octobre 2016

"Le sceau des sorcières" de Jacques Vandroux




Une nouvelle fois, Jacques Vandroux nous amène sur son tapis magique pour partager les aventures de la Capitaine Nadia Barka.
Ce roman nous plonge dans le sombre quotidien des policiers confrontés à des crimes sordides qui s’avéreront imputables à un passé lointain et sulfureux.
Avec son talent de conteur, Jacques nous entraine encore dans une aventure aux multiples rebondissements. Nadia va se lancer à la recherche de criminels peu  ordinaires. Du Vatican aux portes du monde de la nuit, elle va patiemment essayer de démêler un imbroglio dans lequel, à première vue, rien n’est cohérent. Elle va se heurter à la collusion des proches du pouvoir avec les réseaux mafieux. La personnalité des divers acteurs de ce drame à rebondissements est évoquée avec finesse et réalisme sans aucune complaisance. Les policiers sont des hommes et des femmes avec leurs forces, leurs faiblesses et leurs blessures. Ils se trouvent confrontés à un monde où l’argent, le pouvoir et les relations font perdre toute réalité à ceux qui s’y égarent. Le monde de la nuit et ses soirées libertines y sont décrits sans condescendance et sans voyeurisme malsain.
Jacques Vandroux, encore une fois, capte son lecteur pour ne plus le laisser souffler jusqu’au mot « fin ». Certains faits ne trouvent que dans les toutes dernières pages une explication logique et c’est un plaisir de lire une intrigue aussi complexe et aussi bien ficelée.
Avec ce nouveau roman, il se condamne implicitement à nous faire vivre, un jour prochain, l’ascension du Mont Gargas et la prochaine aventure de Nadia Barka.
Un excellent moment de lecture à savourer ou à dévorer… Personnellement, j’ai choisi la deuxième option, sans regrets et sans états d’âme.

mercredi 28 septembre 2016

"Les Autodafeurs" Tomes 1,2 & 3 de Marine Carteron




Auguste, jeune lycéen, bien dans son temps et son époque, adolescent pur jus, va se voir confronté à la mort accidentelle, semble-t-il, de son père.
Il va alors découvrir, au fil du temps, qu’il est un garçon « différent ». La différence, il la vit déjà au quotidien, car sa sœur cadette est affectée du syndrome d’Asperger. Elle en a retenu qu’elle est « artiste ». Ses raisonnements, sa clairvoyance, son intelligence aigüe sont redoutables, mais, enfermée dans son « monde », elle a un mal fou à communiquer.
Au fil des jours, il va comprendre pourquoi son père a tenu à ce qu’il pratique et découvre des activités peu conventionnelles pour un enfant de son âge. Il s’aperçoit qu’il a reçu une formation bien particulière, sans même s’en rendre compte.
Il va se découvrir héritier d’une lignée de « gardiens » qui, depuis l’antiquité, protègent tous les écrits de l’humanité, porteurs de sagesse et de savoir.
Cette « Confrérie » livre une guerre sans merci aux « Autodafeurs » qui eux, à l’inverse, veulent détruire toutes ces archives millénaires, soigneusement conservées, afin de dominer le monde en imposant leurs dictats à une multitude inculte.
C’est tout au long de trois tomes palpitants que Marine Carteron fait découvrir au lecteur subjugué comment, depuis des siècles, la Confrérie et les Autodafeurs mènent une lutte incessante. La Confrérie préserve grâce à un vaste réseau organisé les manuscrits les plus importants pour l’humanité alors que les Autodafeurs traquent sans relâche ses membres pour arriver à détruire tous les documents dont ils sont dépositaires.
Nous voilà emportés par ce roman qui, de vieux grimoires en outils de reprographie de science-fiction, nous entraine dans un monde qui fait peur tellement il est d’actualité. Un monde où une minorité veut imposer son idéologie en supprimant toutes autres sources de savoir, de connaissance et de compréhension, où les réseaux de pouvoir tissent des liens occultes pour soumettre le plus grand nombre.
Cette lutte à laquelle va participer, bien malgré lui, Auguste nous tient en haleine tout au long de cette épopée. Le voilà entrainé dans la quête tumultueuse du « Livre qu’on ne peut pas lire ». Les personnages qu’il côtoie au fil de cette aventure ont tous une double personnalité qui se dévoile au cours du roman.
Et, comme en filigrane, la petite voix « off » de Césarine est là pour nous accompagner dans cette passionnante aventure. Cette lecture des faits au travers du filtre de la vision « autiste » de la petite fille est redoutablement affûtée. Elle donne à réfléchir et interroge sur le vécu de ces individualités extrêmement attachantes bien au-delà de la différence.
J’ai adoré cette lecture qui emporte le lecteur, lui faisant oublier le présent tout en le forçant à réfléchir sur l’actualité et sur le handicap.
Je conseille à toutes et à tous les trois tomes des « Autodafeurs », mais je me dois d’avertir celui qui me lit : c’est une lecture « addictive » et si on ouvre le Tome 1, on va se voir contraint d’aller jusqu’à la fin du Tome 3… Mais, croyez-moi, la peine est douce…
Bonne lecture !!!

dimanche 25 septembre 2016

"Boulevard des secrets" de Christiane Laborde




Dans ce nouveau roman de Christiane Laborde, nous voici transportés dans un quartier-village. Ce peut être dans n’importe quelle grande ville et l’on s’y sent bien…Deux adolescents y vivent et leur approche de l’autre donne une lecture bien plus sympathique de la jeunesse que les archétypes sur les jeunes dans leur « bulle », leur « monde ».
Une des figures du quartier, le vieux vendeur du kiosque à journaux n’est pas là un matin… Et aussitôt, tous vont s’inquiéter. Les vacances tombent à point nommé pour nos deux détectives en herbe. Les voilà partis à la rencontre du vieil homme, décidés à l’aider envers et contre tous.
C’est un plaisir de voir s’affirmer et s’épanouir les personnalités de ces jeunes qui vont braver leurs craintes, leur peur de l’autre, les interdits parentaux pour aller au bout de leur démarche.
J’ai lu ce roman-gâterie avec infiniment de plaisir. Pour moi, cela a été comme une ode à l’adolescence, à l’adulte en devenir en qui il faut croire, car il le mérite. Je suis intimement persuadé que des Fred et des Sylvain sommeillent dans tous les ados et qu’ils ne demandent qu’à se révéler.
J’ai beaucoup aimé les personnages empreints d’humanité que Christiane nous fait côtoyer dans cette aventure passionnante.
A lire absolument !!!

mercredi 10 août 2016

"Une histoire de fous" de Chris Tabbart



C'est avec infiniment de plaisir que l'on retrouve dans ce cinquième volet de la série "Les Sexagénaires Énervés" nos trois sympathiques compères.



L'épicentre de cette nouvelle péripétie venant troubler leur petite vie tranquille se situe un peu plus au Nord, aux alentours du Rocher de Dromont. Dans ce lieu chargé de légendes, porteur de beaucoup de mystères, de croyances occultes, vont se croiser des personnages que rien ne semble relier entre eux. En effet que peuvent bien faire dans ce décor minéral et inquiétant, surtout à la nuit tombée, un jeune pompier volontaire, un enseignant ayant déserté les salles de classe, un homme d'affaires presque ruiné dormant dans sa superbe Mercedes et nos trois lascars en vadrouille...



Ils sont partis, suite à un mauvais pressentiment d'Albert qui s'inquiète pour sa mystérieuse Elvire...



Et si le passé obscur de cette dernière était le dénominateur commun à tout  cela.



Chris Tabbart nous entraîne dans une aventure qui emporte le lecteur. L'amour, l'amitié indéfectible, les sentiments humains les plus forts sont brassés dans cette cascade de rebondissements où les forces telluriques, les puissances occultes viennent se mêler aux réactions de chacun des protagonistes jusqu'au dénouement de cette randonnée incroyable...



Et, lorsqu'enfin on les quitte sur la terrasse de La Bastide, naît tout de suite une interrogation : que vont-ils devenir ? Leurs chemins de vie si particuliers ne peuvent s'arrêter là ! Alors Chris, on fait quoi ?

lundi 16 mai 2016

"Le Jas de la Bouscarle" de Chris Tabbart


Une histoire improbable comme on peut en rêver : Alex, quadragénaire, « indécrottable citadin », hérite d’un vague vieux cousin une maisonnette en ruines perdue au milieu de nulle part. Lui qui n’a jamais envisagé de s’éloigner de sa ville va tomber amoureux de cette bâtisse presque en ruine perdue sur un plateau isolé de Haute Provence.
Chris nous fait vivre à ses côtés, avec ses mots qui savent si bien rendre les ambiances, les fragrances, les sonorités et les lumières de la nature qu’elle décrit, ses premiers émois face à un environnement qu’il découvre et qui le submerge.
Il va s’éprendre de ce coin du bout du monde qui va éveiller en lui, en même temps que le besoin de s’ancrer en ce lieu chargé de vécu, un besoin naturel de respecter au mieux ce cadre préservé. Il va choisir d’y faire installer une éolienne plutôt qu’un groupe électrogène. Malgré la difficulté de l’accès, il va résister à l’achat d’un véhicule 4x4 pour continuer ses trajets chaotiques à bord de sa petite citadine qui n’en peut mais. Il se révèle un homme simple, « qui se plaisait à faire durer ses appareils, ses voitures, ses vêtements ». On lui découvre de vrais valeurs d’homme de terroir qu’il ignore lui-même.
Il va faire alors une découverte qui l’entraine à la recherche de l’histoire de son jas et de la « bouscarle » qui y a vécu.
Homme tranquille, à l’esprit cartésien, il va se voir emporté par un maelström qu’il ne maitrise plus vers des mondes qu’il ignore, qui lui font même peur. Au passage, cette quête du passé va lui faire découvrir l’amour et lui faire accepter, comme un héritage naturel, l’envie de s’inscrire encore plus dans cette terre en y fondant famille.
Une très belle histoire comme sait si bien nous les conter Chris Tabbart. On vit avec Alex sur ce plateau perdu, on est transporté dans cette nature si bien décrite que de lecteur spectateur, on se trouve téléporté sur le banc, le dos chauffé par la chaleur des vieilles pierres et les yeux emplis de cette nature par delà l’amandier.

A lire absolument !!!

vendredi 25 mars 2016

"Écris-nous ! " de Christiane Laborde


Je viens de terminer avec un réel plaisir ce livre jeunesse que Christiane Laborde nous offre.
Alex est un ado « pur jus ». Il est en quatrième, persuadé qu’il aime les sciences, n’a pas le moindre brin d’imagination et est bien dans son temps. Même s’il passe en troisième, c’est beaucoup grâce au professeur de SVT et bien moins grâce à l’avis de la professeure de français avec laquelle rien ne passe.
Ses parents lui proposent alors intelligemment d’aller passer le mois de juillet chez son oncle sur l’île de la Réunion avec, pour seule contrainte, de leur écrire pour raconter ses vacances. Ce voyage va s’avérer être pour lui un parcours « initiatique ». Il semble tout à coup sortir de son cocon pour s’ouvrir au monde. Il découvre des couleurs, des odeurs, des sensations qui vont le pénétrer et le bouleverser si bien qu’il va ressentir un besoin impérieux de partager toutes ses émotions et c’est à travers l’écriture de contes qu’il va s’y essayer. Le cancre en français va se révéler un jeune auteur plein de verve et de délicatesse…
Et si, par delà le conte, Christiane Laborde lançait une réflexion sur la manière d’enseigner qui, on le sait bien assez, ne peut convenir à tous. Peut-être aussi une « pique / clin d’œil » aux enseignants par rapport à cette prof de français qui : « … n’y voit pas plus loin que le bout du premier rang, celui pris d’assaut par les acharnés du travail, ceux qui soi-disant n’aiment que les activités culturelles, qui rendent toujours des copies parfaites… »

Une réflexion salutaire pour tous ceux, parents, enseignants, animateurs qui se désespèrent des adolescents dont ils ont la responsabilité…

mercredi 24 février 2016

"Les compagnons de l'aube" T2 de "L'Arche des solitudes" de Chris Tabbart




Quel réveil brutal, dès la première page...
On devine ou on suppose l’explosion d’une centrale nucléaire dans la vallée du Rhône…
Et si cela nous arrivait ????
Vincent était donc un visionnaire...

Ce deuxième tome est un vrai régal... qui interroge, comme a pu le faire le T1.
Les rares survivants découvrent avec stupéfaction ce qu’il reste des lieux qu’ils connaissaient. Heureusement, s’implante en eux un besoin impérieux de rejoindre Louisa dans sa montagne sans même savoir ce qu’il lui est arrivé. « Nous allons nous aussi dans un lieu isolé et sans doute préservé, un lieu habité par une sorte d’ermite qui vit en symbiose avec la nature qui l’entoure
Un groupe vient du Nord alors que l’autre vient du Sud. Leurs parcours vont être émaillés d’incidents propres à montrer comment, dans le malheur, l’homme a une fâcheuse propension à devenir farouchement individualiste.
Louisa elle aussi essaye de gérer cet après bien surprenant. Qu’est-il survenu pour que Mère Nature réagisse de si bizarre façon ? « Mon Dieu, mais qu’ont-ils fait ? »

Au terme de leurs périples respectifs, va se retrouver aux côtés de Louisa dans sa vallée perdue une petite communauté hétéroclite qui va entamer une nouvelle vie. Pour s’y inscrire, ils vont se donner un nom « Les compagnons de l’aube »
À lire absolument.
Et pour terminer, une des dernières phrases du livre :"...Sinon à quoi bon recommencer, si c'est pour refaire un monde dans lequel l'égoïsme aura encore force de loi ? .." et « Puissions-nous engendrer un monde différent et respectueux du vivant sous toutes ses formes… »