vendredi 27 avril 2018

"Peace and Love" de Chris Tabbart



Dans ce nouveau roman, Chris Tabbart nous amène vers des contrées connues à la rencontre de personnages qu’elle nous a déjà appris à aimer.
On y retrouve tout d’abord Sylviane, du Mas du Limbert qui accueillit en son temps Paulo. Son prénom fait étrangement penser à une Christiane, amoureuse de la « sylve » qu’elle sait merveilleusement conter. Serait-ce une contraction ? (libre interprétation de ma part)… C’est elle, accompagnée de Lullu, sa Lhassa Apso, inséparable compagne de randonnée qui va découvrir des restes humains dans les ruines d’un prieuré du XIIe siècle.
Cette découverte va tout de suite interroger Georges Carpioni, le fils d’Hélios, capitaine de police à Pertuis. Un étrange bijou permet de dater le décès dans les années 70. Très rapidement, suite à l’expertise du légiste, il apparaît qu’il s’agit du cadavre d’une jeune femme, ayant récemment accouché et victime d’un traumatisme crânien.
Georges, aidé de son fidèle adjoint Pascal va très vite s’intéresser aux diverses communautés hippies qui ont fleuri dans la région à cette période. Il va activer ses réseaux, occultes car trop proches de sa famille, pour essayer d’appréhender ce qui a bien pu se passer à l’époque.
Son enquête va le conduire, de rebondissement en rebondissement, vers des choses du passé qu’il ne pouvait pas imaginer. Son quotidien et celui des siens vont se retrouver complètement « chamboulés ».
Avec son art de conteuse, Chris Tabbart va une nouvelle fois nous faire voyager et réfléchir. Elle nous décrit les idéaux de cette génération 70, avide d’une vie vraie, au plus proche de la nature. Elle aborde aussi, avec beaucoup de pudeur, les difficiles vécus de couples en mal de parentalité et y décrit des pratiques heureusement révolues de nos jours. Et, comme à son accoutumée, elle nous fait partager au travers de ses descriptions toujours si vivantes, son amour de la Nature.
Allez ! Je n’y résiste pas, un petit extrait, comme un bonbon à savourer :
« Le va-et-vient du râteau, le pépiement de la volaille alentours et le léger souffle qui toujours, à cet endroit, murmurait à la cime des arbres, tout cela le détendait, l’emmenait loin par-dessus le monde. C’était presque hypnotique, son esprit s’envolait, s’élevait sur les plus hautes branches à la rencontre du vent qui cascadait de Lure. Dans ces moments-là, il était pleinement heureux, il n’était ni homme, ni bête, ni végétal, mais il était tout cela à la fois. Il s’oubliait, il se diluait dans l’espace… »
Comme à l’accoutumée, un moment de lecture magique… A lire absolument…
Sur la page de titre intérieure, on ne peut pas ne pas relever une nouvelle fois le sous-titre « Une enquête de Georges Carpioni »… Chris, on attend une nouvelle enquête …

samedi 21 avril 2018

"Le dernier périple de Paulo" de Chris Tabbart



Je viens de relire avec infiniment de plaisir ce roman de Chris Tabbart… Et, cerise sur le gâteau, avec en main un exemplaire papier dédicacé à mon nom par l’auteure !
Je ne vous en ai pas encore parlé et ces quelques lignes vont réparer cet oubli regrettable.
Qu'il est sympathique ce Paulo. Soixante quinze ans révolus, mais bien dans sa tête et dans son corps. On en voudrait pour grand-père.  Cet ancien soixante-huitard ne veut plus vivre en maison de retraite « un nid de vieux » et a du mal à s’adapter en famille d’accueil jusqu’à ce qu’il pose son modeste bagage au Mas du Limbert. Et tout de suite Sylviane et Eric vont plaire à Paulo qui retrouve par la même occasion les Basses-Alpes, comme il continue à les appeler. Avec Eric, ils vont en parcourir les chemins de traverse à la rencontre/recherche de son passé. Lorsqu’il retrouve la bergerie où il a vécu les plus heureux moments de son existence, un signe du passé va faire lever en lui un immense espoir. Il va alors entrainer Eric dans une quête qui, après leur avoir fait parcourir la montagne de Lure, la vallée du Jabron, va même les pousser jusqu’au fond du Queyras, près de la frontière italienne.
"Les acacias en fleurs, poussés au hasard au milieu des arbustes bordant l'allée exhalaient leur entêtante odeur de miel. Un rossignol, tel un ténor d'opéra s'essayait à quelques trilles, en prévision de son chant nocturne? La menthe sauvage et le thym discutaient pour savoir lequel des deux ferait éclater ses notes de senteur le plus haut. Cette sympathique bataille de plantes aromatiques donnait au final un mélange fort intéressant qui flattait les narines des connaisseurs..."
C'est une vraie délectation que de le suivre dans la quête de son amour perdu. Que d'humanité dans le personnage. Merci Chris