Auguste, jeune
lycéen, bien dans son temps et son époque, adolescent pur jus, va se voir
confronté à la mort accidentelle, semble-t-il, de son père.
Il va alors
découvrir, au fil du temps, qu’il est un garçon « différent ». La
différence, il la vit déjà au quotidien, car sa sœur cadette est affectée du
syndrome d’Asperger. Elle en a retenu qu’elle est « artiste ». Ses
raisonnements, sa clairvoyance, son intelligence aigüe sont redoutables, mais,
enfermée dans son « monde », elle a un mal fou à communiquer.
Au fil des
jours, il va comprendre pourquoi son père a tenu à ce qu’il pratique et
découvre des activités peu conventionnelles pour un enfant de son âge. Il
s’aperçoit qu’il a reçu une formation bien particulière, sans même s’en rendre
compte.
Il va se
découvrir héritier d’une lignée de « gardiens » qui, depuis
l’antiquité, protègent tous les écrits de l’humanité, porteurs de sagesse et de
savoir.
Cette
« Confrérie » livre une guerre sans merci aux
« Autodafeurs » qui eux, à l’inverse, veulent détruire toutes ces archives
millénaires, soigneusement conservées, afin de dominer le monde en imposant leurs
dictats à une multitude inculte.
C’est tout au
long de trois tomes palpitants que Marine Carteron fait découvrir au lecteur
subjugué comment, depuis des siècles, la Confrérie et les Autodafeurs mènent
une lutte incessante. La Confrérie préserve grâce à un vaste réseau organisé
les manuscrits les plus importants pour l’humanité alors que les Autodafeurs
traquent sans relâche ses membres pour arriver à détruire tous les documents
dont ils sont dépositaires.
Nous voilà emportés
par ce roman qui, de vieux grimoires en outils de reprographie de science-fiction,
nous entraine dans un monde qui fait peur tellement il est d’actualité. Un
monde où une minorité veut imposer son idéologie en supprimant toutes autres
sources de savoir, de connaissance et de compréhension, où les réseaux de
pouvoir tissent des liens occultes pour soumettre le plus grand nombre.
Cette lutte à
laquelle va participer, bien malgré lui, Auguste nous tient en haleine tout au
long de cette épopée. Le voilà entrainé dans la quête tumultueuse du
« Livre qu’on ne peut pas lire ». Les personnages qu’il côtoie au fil
de cette aventure ont tous une double personnalité qui se dévoile au cours du
roman.
Et, comme en
filigrane, la petite voix « off » de Césarine est là pour nous
accompagner dans cette passionnante aventure. Cette lecture des faits au
travers du filtre de la vision « autiste » de la petite fille est redoutablement
affûtée. Elle donne à réfléchir et interroge sur le vécu de ces individualités extrêmement
attachantes bien au-delà de la différence.
J’ai adoré cette
lecture qui emporte le lecteur, lui faisant oublier le présent tout en le
forçant à réfléchir sur l’actualité et sur le handicap.
Je conseille à
toutes et à tous les trois tomes des « Autodafeurs », mais je me dois
d’avertir celui qui me lit : c’est une lecture
« addictive » et si on ouvre le Tome 1, on va se voir contraint
d’aller jusqu’à la fin du Tome 3… Mais, croyez-moi, la peine est douce…
Bonne
lecture !!!