ELLE se
retranche derrière une chevelure aux reflets bleutés et une frange
soigneusement disposée pour masquer la moitié de son visage marqué de
cicatrices indélébiles. LUI cache ses blessures d'enfance derrière son look de
jeune premier, ses tatouages et son corps « bodybuildé ». ELLE a une
peur panique dès qu’elle est en présence d’un chien. LUI a une relation fusionnelle
avec son beauceron qui ne le quitte pas. ELLE a fait le choix d’éviter au
maximum les autres en se cachant derrière des tenues passe-partout et des
mèches de cheveux qui passent par toutes les nuances du bleu. LUI a fait le
choix d’aller vers les autres, au risque de les bousculer pour s’intégrer.
Ainsi commence
une improbable collocation.
Par petites
touches discrètes, l’autrice nous fait découvrir comment, d’abord intrigués par
cet être si différent, ils vont cheminer, doucement, l’un vers l’autre.
Chacun, de son
côté, consciemment ou pas, va faire des efforts pour comprendre et essayer d’approcher
l’autre pour l’aider.
Au-delà des références
musicales ou cinématographiques qui ne parleront peut-être pas à tous. Au-delà
du parler « trash » qui inscrit ce roman dans son époque et dans ce
monde de tous jeunes adultes qui sortent à peine de l’adolescence. Cette
lecture est prenante, voire addictive.
Fanny André prend
le lecteur par la main pour lui faire découvrir le bonheur de s’affranchir de
l’image que l’Autre veut bien afficher pour s’intéresser à qui il est vraiment.
C’est une ode à la tolérance, à l’empathie, à l’acceptation de la différence.
De nombreux
passages vont faire vibrer le lecteur, dévoilant au travers des ambiances
qu’elle nous fait partager toute la sensibilité créatrice de l’autrice.
J’ai lu ce
roman avec beaucoup d’émotion ! Lorsque j’en ai eu terminé la lecture, je
me suis plu à croire que c’était le temps passé sur ma liseuse, tard dans la
nuit, qui suscitait ces étranges picotements au coin de mes yeux.