jeudi 20 décembre 2018

"Quand Noël déraille" de Fanny André



Tout le mode rêve d’un Noël blanc, d’un Noël sous la neige… L’héroïne de cette aventure en rêve aussi. Sa vie d’« éxécutive woman » ne lui laisse pas trop le temps de s’occuper d’elle, de penser à elle, de se vouloir simplement heureuse, bien dans sa vie.
Cette veille de Noël, elle monte dans un Thalys à destination de Bruxelles pour partager cette fête avec son père. Elle a presque tout prévu pour décorer le sapin, faire un petit réveillon conforme aux nouveaux choix alimentaires de ce père qui se découvre, un peu tardivement, une âme « écolo ».
Enfin installée à sa place, elle se prépare à souffler deux petites heures, le temps du trajet…
Mais parfois la vie envoie des signes, même si a priori tous les indicateurs sont au rouge, annonciateurs d’une série d’événements qui ne peuvent que se conjuguer pour gâcher le Noël des voyageurs de la voiture 6 du Thalys pour Bruxelles.
Au fur à mesure que la neige tombe, que le train ralentit pour ne plus rouler qu’au pas, tous commencent à comprendre que la nuit de Noël va se passer dans ce wagon.
Et c’est ainsi qu’une mamie languedocienne, une jeune maman et sa fillette, un dessinateur talentueux, un chanteur timide et Lune, notre héroïne, vont se rapprocher peu à peu pour partager et vivre cette veillée de Noël.
Difficile d’en dire plus sans en dire trop. Dans cette courte romance, on retrouve tout ce qui fait la magie de Noël, joie, partage, envie de faire plaisir à l’autre… Chaque personnage y est décrit, à petites touches, avec beaucoup de délicatesse. Très vite, on les voit, assis sur la banquette voisine.
Et si, au rythme de ce train grande vitesse roulant au pas, pas à pas, Lune allait vers une nouvelle vie à laquelle elle aspire inconsciemment. Une vie de partage, d’amour, pleine de projets qui vont se construire à deux.
Bonne lecture ! Cette parenthèse réveillera en vous quelque souvenir d’un Noël que l’on a particulièrement aimé…

lundi 17 décembre 2018

"Classe 48" Tome 7 des "Sexagénaires énervés" de Chris Tabbart



Opus 7 des « Sexagénaires énervés ». Au fil de la vie et de leurs aventures que nous avons pu partager dans les six premiers tomes, nos amis arrivent dans les « Septantièmes rugissants »… On pourrait les penser amortis par l’âge et par la vie, mais nos trois compères sont toujours bien là.
Albert et Hélios, chacun à sa manière, profitent d’une douce vie de famille qui semble bien leur convenir. La solitude commence à peser sur les épaules de José dont le quotidien, même partagé avec Edwina, sa chienne et le chat Raymond, est bien morne. Il ose de moins en moins aller déranger ses amis, peut-être pour s’éviter le triste constat du vide de son vécu.
Fort à propos, il est relancé par une amie qui se verrait bien plus proche de lui, dans une journée retrouvailles des anciens de son collège.
Et là, son passé dont il n’aime pas trop parler le rattrape. Heureusement, l’amitié indéfectible de ses deux comparses va venir l’épauler et le soutenir.
Au fil des pages de ce roman, à travers les réflexions des divers personnages, l’autrice nous fait partager ses ressentis sur l’actualité, sur les grands thèmes de notre époque, sur notre relation à l’autre et à la Nature.
Il suffit de se laisser porter par cette lecture, addictive et ô combien plaisante, pour se trouver « téléporté » en Haute Provence. On s’y délecte des descriptions des paysages, on y sent toutes les odeurs de ce terroir encore un peu préservé de la folie des hommes. On se dit : « Tiens, pourquoi ne pas aller parcourir à nouveau ces petites routes pittoresques »… Elle nous donne envie de nous arrêter sur la terrasse ombragée du « Mistral » pour s’y rafraîchir, écoutant vaguement, sans tout comprendre, les rodomontades des autochtones…
Le dénouement arrive bien trop vite et, le seul souhait que l’on puisse faire, c’est de prêter longues vies à nos amis afin que Chris Tabbart continue de nous régaler de leurs aventures qui ne peuvent s’arrêter là.
Vous comprenez qu’une fois de plus, j’ai adoré. Un seul conseil et pour le cas où vous ne connaîtriez pas « Les sexagénaires énervés », si vous avez plaisir à lire de belles histoires qui sentent bon « le chez-nous », bien écrites, allez-y !!! Vous ne serez pas déçus…

jeudi 16 août 2018

"L'ombre de la Licorne" de Chris Tabbart



Une nouvelle fois Chris Tabbart nous entraîne sur des chemins connus d’elle seule. Georges Carpioni, dans les bras de la belle Véronique s’est « civilisé », « adouci », et c’est en toute quiétude qu’il a même accepté de « partir en vacances » dans les Maures.
Las, en bon policier de série noire, il va très vite se trouver confronté à une série de meurtres insolites qui vont quelque peu perturber les vacances idylliques de nos amoureux. Il y retrouve même son fidèle coéquipier  marseillais, mis en pénitence dans ce secteur très calme par une hiérarchie qui tolère mal les fortes personnalités.
Dans ce roman, on y découvre un nouveau Georges, amoureux, savourant des bonheurs simples et se découvrant des capacités sensorielles qui semblent même le surprendre, lui le policier pragmatique.
C’est dans ses pas que nous allons retourner dans des contrées que Chris nous avait déjà fait découvrir dans « Les sortilèges des sombres ».
Le début du roman pose le décor avec des incursions au XIIème siècle qui vont nous faire découvrir une vieille légende qui va être le fil conducteur de cette étrange histoire.
Les événements actuels se déroulent dans une propriété familiale soumise, comme trop souvent, aux conflits d’intérêts qui font la plupart du temps péricliter ces grands domaines.
Dans les pas, au rythme des recherches et des découvertes de Georges, l’autrice nous décrit admirablement, comme elle sait si bien le faire, le massif des Maures qu’elle affectionne. On ne peut qu’avoir envie de se lancer sur les traces de notre enquêteur pour découvrir les petits joyaux de ce territoire si bien conté.
L’ambiance de ce centre hippique, les odeurs, les bruits, tous les ingrédients sont là pour donner envie de découvrir l’équitation et d’appréhender cette relation bien particulière entre l’homme et le cheval.
À nouveau, un moment de lecture magique… Un livre que l’on relit calmement, pour en profiter toutes les saveurs après une première  lecture boulimique qui nous fait « louper » tous les petits mots qui décrivent si bien les ambiances, les situations et même les personnages.
 À lire absolument… Et peut-être, d’ici quelque temps, une nouvelle aventure de ce sympathique enquêteur que l’on apprécie de plus en plus…

lundi 21 mai 2018

"Putain de vacances ! " Tome 1 de Florence Clerfeuille



Je terminais mon commentaire « Le Chat du jeu de quilles » par :
« Et rassurez-vous, Manon et Marc envisagent bien de continuer leur vie commune… avec un chat, bien entendu… »
Eh bien… nous y voilà ! Manon, désireuse de prendre quelques vacances au bord de la mer, loin des plages surpeuplées, a réservé une chambre d’hôtes dans un coin perdu de Vendée dont personne n’a jamais entendu parler. Elle y a entraîné Marc et bien sûr le chat, Galipette.
Saint-Hilaire-du-borgne est un petit port qui souffre de la crise et dont l’atmosphère est étouffée par la fermeture prochaine de la conserverie, seul employeur des environs.
À peine arrivés, la magie opère : « Et là, après le son, ce sont les odeurs qui nous arrivent. Iode, algues… Yeux fermés, le nez en l’air, j’apprécie. Depuis combien de temps est-ce que je n’ai pas vu la mer ? Tout à coup, je découvre que c’est exactement ce dont je pouvais avoir le plus envie aujourd’hui et la perspective d’aller plonger mes pieds dans le sable mouillé me rend d’humeur joyeuse. Comme le cri des mouettes, qui se met à enfler dans l’azur… »
Marc, insomniaque notoire, se réveille très tôt le lendemain matin pour aller promener sur la plage : « je m’avance vers l’eau. Bientôt, le sable devient humide. Je m’arrête, le temps de profiter de la sensation. Crispe mes orteils. Les enfouis dans le sable. C’est un plaisir qui me ramène des décennies en arrière… »
Cette promenade matinale va tourner court lorsque Marc perçoit de l’agitation du côté de la conserverie… Et, à partir de là, nos deux vacanciers vont très rapidement retrouver leur instinct de journaliste d’investigation. Face à deux décès inexpliqués, bien trop rapidement requalifiés en « suicides » à leur goût, les voilà qui se lancent dans une enquête qui va bien occuper leurs vacances.
Par petites touches, Florence Clerfeuille nous conduit par la main dans cette petite bourgade, à la rencontre de ses habitants, de leur quotidien, de leur passé qui peine à se dévoiler même si l’on a le sentiment que c’est là que tout réside.
Et, lorsque les choses semblent se décanter, prendre forme, une nouvelle mort brutale vient tout chambouler et nous dire qu’il ne sera pas trop d’un autre tome de « Putain de vacances ! »  pour approcher peut-être de la vérité.
Lecture plaisir que j’ai énormément appréciée. Les descriptions de paysages, les ambiances  transportent le lecteur sans aucun effort d’imagination au bord de l’océan. Reste une seule interrogation : « À quand le prochain tome ? »

vendredi 27 avril 2018

"Peace and Love" de Chris Tabbart



Dans ce nouveau roman, Chris Tabbart nous amène vers des contrées connues à la rencontre de personnages qu’elle nous a déjà appris à aimer.
On y retrouve tout d’abord Sylviane, du Mas du Limbert qui accueillit en son temps Paulo. Son prénom fait étrangement penser à une Christiane, amoureuse de la « sylve » qu’elle sait merveilleusement conter. Serait-ce une contraction ? (libre interprétation de ma part)… C’est elle, accompagnée de Lullu, sa Lhassa Apso, inséparable compagne de randonnée qui va découvrir des restes humains dans les ruines d’un prieuré du XIIe siècle.
Cette découverte va tout de suite interroger Georges Carpioni, le fils d’Hélios, capitaine de police à Pertuis. Un étrange bijou permet de dater le décès dans les années 70. Très rapidement, suite à l’expertise du légiste, il apparaît qu’il s’agit du cadavre d’une jeune femme, ayant récemment accouché et victime d’un traumatisme crânien.
Georges, aidé de son fidèle adjoint Pascal va très vite s’intéresser aux diverses communautés hippies qui ont fleuri dans la région à cette période. Il va activer ses réseaux, occultes car trop proches de sa famille, pour essayer d’appréhender ce qui a bien pu se passer à l’époque.
Son enquête va le conduire, de rebondissement en rebondissement, vers des choses du passé qu’il ne pouvait pas imaginer. Son quotidien et celui des siens vont se retrouver complètement « chamboulés ».
Avec son art de conteuse, Chris Tabbart va une nouvelle fois nous faire voyager et réfléchir. Elle nous décrit les idéaux de cette génération 70, avide d’une vie vraie, au plus proche de la nature. Elle aborde aussi, avec beaucoup de pudeur, les difficiles vécus de couples en mal de parentalité et y décrit des pratiques heureusement révolues de nos jours. Et, comme à son accoutumée, elle nous fait partager au travers de ses descriptions toujours si vivantes, son amour de la Nature.
Allez ! Je n’y résiste pas, un petit extrait, comme un bonbon à savourer :
« Le va-et-vient du râteau, le pépiement de la volaille alentours et le léger souffle qui toujours, à cet endroit, murmurait à la cime des arbres, tout cela le détendait, l’emmenait loin par-dessus le monde. C’était presque hypnotique, son esprit s’envolait, s’élevait sur les plus hautes branches à la rencontre du vent qui cascadait de Lure. Dans ces moments-là, il était pleinement heureux, il n’était ni homme, ni bête, ni végétal, mais il était tout cela à la fois. Il s’oubliait, il se diluait dans l’espace… »
Comme à l’accoutumée, un moment de lecture magique… A lire absolument…
Sur la page de titre intérieure, on ne peut pas ne pas relever une nouvelle fois le sous-titre « Une enquête de Georges Carpioni »… Chris, on attend une nouvelle enquête …

samedi 21 avril 2018

"Le dernier périple de Paulo" de Chris Tabbart



Je viens de relire avec infiniment de plaisir ce roman de Chris Tabbart… Et, cerise sur le gâteau, avec en main un exemplaire papier dédicacé à mon nom par l’auteure !
Je ne vous en ai pas encore parlé et ces quelques lignes vont réparer cet oubli regrettable.
Qu'il est sympathique ce Paulo. Soixante quinze ans révolus, mais bien dans sa tête et dans son corps. On en voudrait pour grand-père.  Cet ancien soixante-huitard ne veut plus vivre en maison de retraite « un nid de vieux » et a du mal à s’adapter en famille d’accueil jusqu’à ce qu’il pose son modeste bagage au Mas du Limbert. Et tout de suite Sylviane et Eric vont plaire à Paulo qui retrouve par la même occasion les Basses-Alpes, comme il continue à les appeler. Avec Eric, ils vont en parcourir les chemins de traverse à la rencontre/recherche de son passé. Lorsqu’il retrouve la bergerie où il a vécu les plus heureux moments de son existence, un signe du passé va faire lever en lui un immense espoir. Il va alors entrainer Eric dans une quête qui, après leur avoir fait parcourir la montagne de Lure, la vallée du Jabron, va même les pousser jusqu’au fond du Queyras, près de la frontière italienne.
"Les acacias en fleurs, poussés au hasard au milieu des arbustes bordant l'allée exhalaient leur entêtante odeur de miel. Un rossignol, tel un ténor d'opéra s'essayait à quelques trilles, en prévision de son chant nocturne? La menthe sauvage et le thym discutaient pour savoir lequel des deux ferait éclater ses notes de senteur le plus haut. Cette sympathique bataille de plantes aromatiques donnait au final un mélange fort intéressant qui flattait les narines des connaisseurs..."
C'est une vraie délectation que de le suivre dans la quête de son amour perdu. Que d'humanité dans le personnage. Merci Chris

jeudi 8 mars 2018

"La messe des morts" de Jacques Vandroux



Je viens de terminer avec bonheur la lecture du dernier roman de Jacques Vandroux ! Je l’attendais impatiemment et me voilà, encore une fois, subjugué par ce thriller.
Tout au long de ce roman, nous allons nous inscrire dans les pas de Michel Navarre, égyptologue devenu romancier à succès… mais est-ce bien là son vrai nom ?
Délaissant l’Égypte dont le souvenir vient encore hanter ses cauchemars, le voilà au fin fond de la Bretagne pour enquêter, à la demande de son père, sur un marin disparu en mer.
Dès son arrivée à Saint-Ternoc, au milieu de nulle part, ses « perceptions » vont se trouver décuplées. Au fil des rencontres, plus improbables les unes que les autres, en même temps qu’il cherche à comprendre les événements qui se succèdent dans ce petit bout de terre bretonne, il va se trouver amené à aller à la découverte de ce qu’il est réellement.
Cette quête va le conduire à se frotter aux aspects les plus noirs de l’âme humaine. Violence, soif du pouvoir, volonté de posséder, de dominer, rejet de l’Autre dans sa différence vont être le quotidien auquel il va être confronté.
Les personnages qu’il va côtoyer dans cet étrange voyage au fond de lui-même et de la forêt bretonne (plus magique que celle de Brocéliande aux dires de certains) ont tous une face cachée qu’il va lui falloir découvrir et appréhender.
Tous les mystères de cette Bretagne secrète se retrouvent dans cette aventure qui captive le lecteur  de la première à la dernière page. Du grand Jacques Vandroux, encore une fois… À lire sans retenue !!!

lundi 15 janvier 2018

"Qui sème le plomb" de Chris Tabbart


Quel plaisir de se replonger dans un roman de Chris Tabbart.
Elle nous entraîne dans une région qu’elle connaît bien et qu’elle décrit à merveille. Nous allons y retrouver des personnages que nous aimons bien puisque tous les protagonistes de la série « Les sexagénaires énervés » sont là, même s’ils ne sont qu’au second plan de cette enquête policière « de terroir ».
Georges, le fils d’Hélios, capitaine de police, a délaissé la vie stressante de Marseille pour venir exercer son métier dans une petite ville bien provençale.
Sa découverte de cette nouvelle vie, empreinte d’une connaissance profonde et viscérale de l’histoire du pays va le changer profondément de ses méthodes adaptées à une grande métropole. Les liens tenus du passé, qui expliquent en grande part le présent, vont lui être difficiles à appréhender.
Son enquête va le mener à s’immerger dans cette vie provinciale dont il ne connaît pas les codes, et c’est avec son adjoint, enfant du pays qu’il va découvrir le charme, la jovialité affichée et les noirceurs de cette Haute-Provence où vivent son père et ses amis.
Au cours des événements que relate  Chris Tabbart, des chasseurs, lobby provincial occulte et puissant, tombent.
Au rythme des pas, des recherches et des découvertes de Georges, l’autrice nous décrit admirablement, comme elle sait si bien le faire, sa Haute-Provence. On ne peut qu’avoir envie de se lancer sur les traces de notre enquêteur pour découvrir les petits joyaux de ce territoire si bien conté.
Comme à l’accoutumée, un moment de lecture magique… Un livre que l’on relit calmement, pour en profiter toutes les saveurs après une première  lecture boulimique où de nombreux aromes de cette Provence nous échappent. A lire absolument…

Sur la page de titre intérieure, on ne peut pas ne pas relever le sous-titre « Une enquête de Georges Carpioni »… De là à espérer d’autres enquêtes en Haute-Provence, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement… Chris, on attend une nouvelle enquête … Il se passe tellement de choses dans ces terres de Haute-Provence.