mercredi 28 septembre 2016

"Les Autodafeurs" Tomes 1,2 & 3 de Marine Carteron




Auguste, jeune lycéen, bien dans son temps et son époque, adolescent pur jus, va se voir confronté à la mort accidentelle, semble-t-il, de son père.
Il va alors découvrir, au fil du temps, qu’il est un garçon « différent ». La différence, il la vit déjà au quotidien, car sa sœur cadette est affectée du syndrome d’Asperger. Elle en a retenu qu’elle est « artiste ». Ses raisonnements, sa clairvoyance, son intelligence aigüe sont redoutables, mais, enfermée dans son « monde », elle a un mal fou à communiquer.
Au fil des jours, il va comprendre pourquoi son père a tenu à ce qu’il pratique et découvre des activités peu conventionnelles pour un enfant de son âge. Il s’aperçoit qu’il a reçu une formation bien particulière, sans même s’en rendre compte.
Il va se découvrir héritier d’une lignée de « gardiens » qui, depuis l’antiquité, protègent tous les écrits de l’humanité, porteurs de sagesse et de savoir.
Cette « Confrérie » livre une guerre sans merci aux « Autodafeurs » qui eux, à l’inverse, veulent détruire toutes ces archives millénaires, soigneusement conservées, afin de dominer le monde en imposant leurs dictats à une multitude inculte.
C’est tout au long de trois tomes palpitants que Marine Carteron fait découvrir au lecteur subjugué comment, depuis des siècles, la Confrérie et les Autodafeurs mènent une lutte incessante. La Confrérie préserve grâce à un vaste réseau organisé les manuscrits les plus importants pour l’humanité alors que les Autodafeurs traquent sans relâche ses membres pour arriver à détruire tous les documents dont ils sont dépositaires.
Nous voilà emportés par ce roman qui, de vieux grimoires en outils de reprographie de science-fiction, nous entraine dans un monde qui fait peur tellement il est d’actualité. Un monde où une minorité veut imposer son idéologie en supprimant toutes autres sources de savoir, de connaissance et de compréhension, où les réseaux de pouvoir tissent des liens occultes pour soumettre le plus grand nombre.
Cette lutte à laquelle va participer, bien malgré lui, Auguste nous tient en haleine tout au long de cette épopée. Le voilà entrainé dans la quête tumultueuse du « Livre qu’on ne peut pas lire ». Les personnages qu’il côtoie au fil de cette aventure ont tous une double personnalité qui se dévoile au cours du roman.
Et, comme en filigrane, la petite voix « off » de Césarine est là pour nous accompagner dans cette passionnante aventure. Cette lecture des faits au travers du filtre de la vision « autiste » de la petite fille est redoutablement affûtée. Elle donne à réfléchir et interroge sur le vécu de ces individualités extrêmement attachantes bien au-delà de la différence.
J’ai adoré cette lecture qui emporte le lecteur, lui faisant oublier le présent tout en le forçant à réfléchir sur l’actualité et sur le handicap.
Je conseille à toutes et à tous les trois tomes des « Autodafeurs », mais je me dois d’avertir celui qui me lit : c’est une lecture « addictive » et si on ouvre le Tome 1, on va se voir contraint d’aller jusqu’à la fin du Tome 3… Mais, croyez-moi, la peine est douce…
Bonne lecture !!!

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